Les sinistrés de l’au-delà (French Edition) by Loko Junior

Auteur:Loko, Junior [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
Publié: 2023-09-12T23:00:00+00:00

Chapitre 10

À l’approche du 25 mai de chaque année, nous nous affairions toujours à organiser notre fête de Noël. Ce qui paraissait paradoxal pour bon nombre de chrétiens, car cet événement se fête officiellement le 25 décembre. Le choix de cette date était dû au fait que le guide-fils était né le 25 mai. Pour avoir eu, par la suite, la révélation d’être l’incarnation du Christ, cela impliquait de facto que la vraie naissance de Jésus-Christ ne fut pas le 25 décembre, mais plutôt le 25 mai. C’est ainsi qu’à cette date, nous organisions une grande fête. Nous sollicitions auprès de la municipalité une portion d’avenue qui nous permettait de faire un défilé religieux.

Cependant, le tout commençait dans la nuit du 24 au 25 mai où une grande veillée de prière devait être organisée. Une veillée où le théâtre occupait une place de choix. Il fallait jouer la pièce de la naissance du Christ. De nombreux fidèles se plaisaient à la suivre. Ainsi venaient-ils uniquement pour cela. Les dramatiques et les comédiens avaient un tel succès qu’on pût les comparer aux acteurs de film. On les saluait avec véhémence.

Tout au long de l’année, d’innombrables veillées de prière étaient organisées, mais celle du 25 mai revêtait un autre caractère. Elle était très spéciale.

Au demeurant, les veillées de prière étaient nombreuses. Chaque semaine, on dénombrait deux à trois veillées. Le couac était qu’elles causaient de nombreux problèmes conjugaux.

Il nous était souvent rapporté que certaines femmes mariées profitaient de ces veillées pour aller satisfaire leur désir sexuel extraconjugal. Le guide-fils avait cure de tout cela. Il qualifiait ces propos de diffamatoires, d’affabulations. Pour lui, c’étaient des sornettes. Il les balayait d’un revers de main. Les fidèles devaient d’abord servir Dieu et les autres venaient très loin derrière, furent-ils leurs maris. Il avait le droit de les appeler à n’importe quelle heure et leur confier des tâches. Son attitude sur ces questions me paraissait suspecte. Je me demandais s’il ne faisait pas partie des profiteurs de ces dames infidèles.

En effet, de nombreux conjoints venaient se plaindre à l’église au sujet de leurs épouses. Ils se plaignaient sur leur insubordination. Malheureusement, aucune solution n’était trouvée, car, elles s’entêtaient davantage. Pour elles, seule la parole du guide-fils comptait. Elle était prioritaire. Elle passait avant celle de leurs maris. Il était le représentant de Dieu sur terre et le mari n’avait qu’à se conformer. La fréquence des rapports sexuels avec leurs maris, disait-on, avait également pris un coup. Elle avait diminué. Elles ne pouvaient pas les satisfaire au moment où Dieu avait besoin d’elles.

Le port de voile était obligatoire. Dit-on que le guide-fils leur avait interdit de porter de slip. Je ne l’avais jamais vérifié, mais, vu les réunions qu’il tenait seul avec les femmes, on put penser que quelque chose du genre ait été décidé au cours d’une de ces réunions.

Dans l’ensemble, il était paradoxal de constater qu’avant, il y avait moins d’églises et les gens se comportaient plus ou moins bien, mais à présent où elles proliféraient, les maux de la société semblaient augmenter.

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